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La FIAC 2018


S’il y avait bien un endroit où il fallait être cette semaine pour ne rien manquer de l’activité culturelle, il s’agissait de Paris, démontrant une nouvelle fois sa place majeure dans le monde de l’art international. De la foire d’Asia Now (dont le Cejart se fera prochainement le reporter) à la FIAC, ainsi qu’aux expositions événements comme Miró, Basquiat-Schiele, Caravage, Gio Ponti et les ventes prestigieuses des grands opérateurs de vente : Paris a été subjugué par une programmation artistique exubérante pour notre plus grand plaisir !

La FIAC, qui fête cette année ses 45 ans, a accueilli 195 galeries. La présence de galeries de 27 pays différents en plus d’un fort contingent français (31%) illustre la vitalité de la scène hexagonale.

La foire s’ouvrait dans de bonnes conditions : selon le dernier rapport Artprice l’art contemporain affiche une progression remarquable de +27 % sur le premier semestre 2018 et l’art du XXe siècle représente 80% du produit total des ventes aux enchères sur cette même période.

Thierry Ehrmann précisait que « Si les prix sont à nouveau en hausse, l'offre est également en pleine augmentation et permet une meilleure sélection des œuvres. Le taux d'invendus mondial parfaitement stable, à 39%, garantit l'équilibre du marché. ».

Certaines galeries, par leur imposante présence, étaient incontournables, à l’image de la galerie Gmurzynska dont le stand a été transformé en caserne de pompiers par Alexandre de Betak. L’édition 2018 de la FIAC étant d’une grande qualité, le Cejart a fait un choix des oeuvres qui lui ont tapé dans l’oeil, cap sur notre sélection brûlante.

Le stand Gagosian a été attaqué au pistolet à peinture par la berlinoise Katharina Grosse, qui mélange volumes et couleurs dans une installation spectaculaire composée d’un tronc de pin posé sur du tissu. La peinture est pour elle une expansion de couleurs qui envahit, en témoigne cette oeuvre immanquable de la foire : Ingres Wood, 2018 (2.6 x 5.6 x 23.6 m). Le Cejart n’est pas le seul à avoir aimé son travail, ses oeuvres sur papier ont toutes été vendues en moins de deux heures lors de l’avant première.

La galerie Applicat-Prazan rend hommage « au grand oeil de Michel Tapié » en mettant en avant des artistes que ce critique et commissaire d’exposition fut l’un des premiers à repérer : Jean Fautrier, Otto Wols, Georges Mathieu. Ici, une huile de Mathieu réalisée en 1948 et intitulée « Composition (Limbes) ».

L’abstraction d’après-guerre était représentée également chez Nahmad Contemporary avec la « Nature Morte en gris » de Nicolas de Staël (1955) faisant écho aux nombreux Soulages exposés dans la foire (Galerie Karsten Greve Paris, Applicat-Prazan…) ainsi qu’aux Motherwell tout aussi présents.


Les couleurs vives et radicales de « Portrait of Quentin Lee Moore » tranchaient radicalement avec les oeuvres que l’on a vu précédemment. Kehinde Wiley, peintre américain connu pour avoir réalisé le portrait du président Barack Obama, s’exposait chez Daniel Templon pour nous faire part de sa réflexion sur l’identité raciale, sa peinture créant des collisions entre histoire de l’art et culture de la rue. La galerie a vendu cette toile pour 200 000$.


La galerie Thaddaeus-Ropac présentait cette année ce dessin monumental, au fusain, par l’artiste Robert Longo. « Untitled (Rayon X d'un bar aux Folies-Bergère, 1882, After Manet) » est une interprétation remarquable de la dernière œuvre majeure d’Edouard Manet. Longo a décidé de s’intéresser à ce chef-d’oeuvre après en avoir vu une radiographie. La radiographie ouvrait une fenêtre sur le passé, révélant des indices sur le processus de travail de Manet et sur les ajustements qu’il avait apportés à la position de la serveuse lors des premières étapes de la composition. Les versions passées et présentes sont rendues visibles dans la description très détaillée de Longo, montrant au spectateur ce qui reste généralement invisible et révélant une histoire alternative.

Alicjda Kwade, artiste berlinoise, est défendue par Kamel Mennour. Son installation « Welten linie » remet en cause notre perception de l’espace, avec ses jeux d’architectures, sculptures et miroirs (entre 200 000 et 300 000€ pièce).

Il était également impossible de rester indifférent face à « Joy » de Jean-Michel Basquiat, un mélange de collage et d’acrylique sur toile présenté par Van De Weghe Fine Art.



De même, nous avons été séduit par l’accrochage style cabinet d’amateur de la Galerie Zlotowski. On pouvait y reconnaitre des travaux sur papier de grands noms : Le Corbusier, Niki de Saint-Phalle, Sonia Delaunay, Frantisek Kupka, Jean Arp…

Pour achever notre déambulation dans la FIAC, le Cejart aurait aimé se reposer sur cet incroyable banc crocodile en bronze de Claude Lalanne présenté par la galerie Kasmin.


Crédit-photo: Lauraline Puri


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