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Visite au musée national au château d'Ecouen


Le mercredi 6 mars 2019, les membres du CEJART ont pu visiter le musée national de la Renaissance en compagnie de M. Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée. Ce dernier nous a fait découvrir les pièces emblématiques du musée tout en nous partageant sa passion pour l’art de la Renaissance. Cette visite enrichissante nous a permis à la fois de découvrir un musée et de voir des pièces uniques qu’on ne voit pas ailleurs.

A seulement vingt-cinq minutes de Paris, il est possible de visiter le musée national de la Renaissance à Ecouen, dans le Val d’Oise.

Ce château appartenait à l’origine au connétable Anne de Montmorency (1493-1567) qui fut un grand collectionneur sous les règnes de François Ier et d’Henri II. Le château resta dans sa famille jusqu’en 1632. Il devint ensuite une des propriétés de la famille des Condé jusqu’à la Révolution. A la suite de celle-ci, le château eut diverses fonctions : prison militaire, hôpital, maison d’éducation pour les filles de la Légion d’honneur. Ce n’est qu’en 1962 que le château est mis à la disposition du Ministère des Affaires culturelles pour y accueillir le musée national de la Renaissance. Celui-ci ouvrit ses portes en 1977.

La première salle du musée s’ouvre sur la chapelle d’Anne de Montmorency. Son architecture ainsi que ses peintures témoignent de l’art du XVIème siècle. La voûte d’ogives est très architecturée et la peinture murale révèle différentes armoiries. On y voit les initiales croisées d’Anne de Montmorency avec une épée au milieu, la salamandre de François Ier ainsi que les croissants de lune croisés d’Henri II. De plus, dans un cartouche à fond rouge, il est possible de lire en lettres d’or Aplanos– « sans dévier »- qui est la devise du connétable. Des niches sculptées sont présentes à chaque angle et abritent les statues des pères de l’Église.

Plusieurs tableaux ont été accrochés dans cette salle, mais le regard se retourne surtout sur le retable en émail peint de Pierre Reymond, commandé en 1556. Il est composé de plaques de cuivre émaillées polychromes avec la Passion du Christ pour thème. Les motifs de ces plaques ont été réalisés d’après les gravures d’Albrecht Dürer. Ce retable possède toujours son cadre d’origine en bois sculpté et peint en doré. Il comporte également les armoiries du connétable et de son épouse Madeleine de Savoie.

Au fil des salles, il est intéressant de noter que les murs ne sont pas d’une seule couleur. En effet, on peut voir des frises peintes et des rinceaux sur les ébrasements des fenêtres dans les appartements d’apparat. En outre, les douze cheminées ne sont pas en stuc, comme cela était en vogue au XVIème siècle, mais sont peintes avec des scènes de l’Ancien Testament, ce qui est novateur pour l’époque. La cheminée de la chambre réservée à Henri II présente notamment un épisode de l’Ancien Testament : Saül dépeçant les bœufs . Saül, le premier roi sacré d’Israël, sacrifie ses biens propres – ses bœufs – pour son peuple. Autour de ce thème sont présents les dieux antiques de la guerre et de la justice : Mars et Minerve. De plus, au-dessus de la scène, trois putti tiennent les croissants de lune croisés d’Henri II.

La galerie de Psyché nous offre quant à elle un spectacle impressionnant. Elle accueille la tenture de David et Bethsabée, qui fait 75 mètres de long sur 4,5 mètres de hauteur. Exécutée vers 1525 dans les ateliers Bruxellois, elle apparaît comme un chef d’œuvre de la tapisserie – rivalisant avec La Dame à la licorne du musée de Cluny- par sa qualité et par ses matériaux. Cette tenture raconte la relation illégitime entre Bethsabée -femme mariée – et le roi David, dont la femme est stérile. David envoie à la mort le mari de Bethsabée et Dieu les punit. Après une période de repentance, David épouse Bethsabée qui donna naissance au roi d’Israël : Salomon. Cette histoire de l’Ancien Testament se déroule sur les dix pièces de la tenture, qui comporte plus de 600 personnages. Bien que l’histoire racontée soit ancienne, la tenture est tissée à la manière du XVIème siècle avec des personnages en costume de cour de la Renaissance.

Dans une autre salle sont présents les plus grands émaux de Limoges, datant de 1559. Ils ont été réalisés par Pierre Courteys. Ils font 1,60 mètre de hauteur et ont pour thème les sept vertus. Les quatre vertus cardinales sont la prudence, la justice, la force et la tempérance, tandis que les trois vertus théologales sont la foi, la charité et l’espérance.

La salle des vitraux nous a fait découvrir des vitraux en grisaille avec des motifs héraldiques. On a pu y voir l’arc-en-ciel de Catherine de Médicis, la salamandre de François Ier et les armes d’Anne de Montmorency.

Par la suite, nous avons pu remarquer la grande collection de verreries et de faïences du musée national de la Renaissance. Il est à noter qu’au XVIème siècle, Anne de Montmorency fut l’un des rares français à avoir un service en majolique, car ce n’était pas apprécié par les français à cette époque.

La dernière salle du musée est consacrée à l’orfèvrerie. L’objet précieux qui capte tout de suite le regard et la statuette de Daphné, réalisée vers 1570 à Nuremberg par Wenzel Jamnitzer. La préciosité des matériaux – argent fondu, ciselé et doré, corail, grenats, turquoises – ainsi que la qualité d’exécution font que cette statue est un chef d’œuvre de l’orfèvrerie du XVIème siècle. Issue des Métamorphosesd’Ovide, Daphné est une nymphe qui s’est métamorphosée en laurier pour échapper à Apollon.

Le musée national de la Renaissance est donc un musée riche par sa diversité d’objets. Il propose en outre régulièrement des concerts et d’autres événements qui peuvent plaire au plus grand nombre. A partir du mois d’octobre 2019, la nouvelle exposition temporaire sera dédiée à Etienne Delaune et à son influence sur les arts décoratifs.

Crédit : Anne-Claire Struillou.


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